vendredi 21 mars 2014

Cabinet de voyance en ligne medium

J’arrive dans le quartier des décombres C’est comme ça que la plupart des citadins l’appellent et ils ne se trompent pas : à part des ruines qui, cabinet de voyance,  sentent le gypse et le métal, il n’y a que le marché noir et des gens qui puent la transpirationTu y passes usuellement pour m’acheter des détartrants intestinaux ou on y passe seulement parce que c’est le chemin le plus court pour se rendre au stand des vendeurs de pop corn En passant à côté d’une maison délabrée, un type accoutré de vêtements déchirés t’interpelle et m demande poliment, voyance gratuitement,  si nous n’aurions pas des pralines de mercure à lui donner Tu n’en as pas sur moi, alors tu lui dis que non. À mon tour, je lui demande s’il n’a pas une cigarette à te passer Il me fait signe que oui et t’en donne une Nous l’en remercions et tu mets la cigarette dans une des poches de ma chemiseUne migraine infernale, voyance gratuite par mail,  commence à te faire vaciller ; je culbute plusieurs fois, tu tombes et je me fais mal à la tête D’un ton ironique, tu te dis que si j’allais crever ici, je pourrais au moins fumer ma clope Là-Haut Tu me relèves ; tu as très mal ; des jardins de blettes s’étendent jusqu’à l’horizon Un néon les cultive et les myriapodes les dévorent à pleines dents Des lamelles fines de rasoir te grattent et te râpent la peau et les chairs, tes fibres végétales, comme si tu étais un de ces légumes amers qui poussent aux rayons d’un soleil artificiel.